Ang Lee : «Je me souviens
de Woodstock»
Propos recueillis par Emmanuèle Frois
15/05/2009 | Mise à jour : 21:11 | Commentaires 1 | Ajouter à ma sélection
Ang Lee, ici sur le tournage de Taking Woodstock avec Emile Hirsch, raconte les coulisses du légendaire concert, qui est pour lui Crédits photo : Photo Credit: Ken Regan
Pour sa nouvelle comédie humaniste, le réalisateur de «Brokeback Mountain» prend comme cadre la préparation du célèbre festival hippie.
Le réalisateur oscarisé de Brokeback Mountain évoque dans son onzième long-métrage, Taking Woodstock, les coulisses du légendaire concert de Woodstock, qui eut lieu du 15 au 18 août 1969. Mais n'allez pas imaginer que vous verrez des clones de Joan Baez, de Jimi Hendrix ou de Janis Joplin chanter. L'action du film ne se déroule pas sur scène mais à quelques kilomètres de là, à White Lake, près d'un motel miteux. Pour échapper à la faillite, Elliot Tiber (Demetri Martin), le fils des propriétaires du motel, convainc le producteur Michael Lang et ses associés, Joel Rosenman et John Roberts, d'installer leur festival dans les parages. Entretien avec celui qui sera le prochain président du Festival de Venise.
LE FIGARO. - Vous êtes né à Taïwan et vous aviez 15 ans en 1969. Quels sont vos souvenirs de Woodstock à l'époque ?
Ang LEE. - Je me souviens d'avoir regardé les informations à la télé mais le régime autoritaire et répressif ne faisait évidemment pas la promotion de l'événement. On parlait d'une invasion hippie ! Dans les rues de Taïwan, la police embarquait ceux qui avaient les cheveux, la barbe ou les pantalons trop longs pour les leur couper ! Mais si j'avais été un petit Américain, j'aurais fait le mur pour me rendre au festival, contre l'avis de mes parents évidemment.
Qu'est-ce qui vous a poussé à réaliser un film autour de ce moment culte ?
J'ai rencontré Elliot Tiber à San Francisco alors qu'il faisait la promotion de son autobiographie et moi celle de Lust, Caution. Il m'a fait un résumé d'une minute de ses mémoires et je me suis dit que si The Ice Storm (1997) était une sorte de gueule de bois de l'après-1969, Taking Woodstock serait la superbe nuit qui précède. Par ailleurs, j'avais réalisé six films dramatiques dans la foulée, j'avais besoin d'un bon sujet de comédie, sans cynisme. Pour moi, 1969 et Woodstock représentent les derniers moments d'innocence dans le monde.
Ce temps de l'innocence, n'en a-t-on pas particulièrement besoin aujourd'hui ?
En Amérique, où je vis depuis dix-neuf ans, je ressens autour de moi une aspiration à un retour au « Peace and Love ». À l'heure de la crise, nous avons besoin de changements et les grands combats d'hier sont toujours d'actualité. Mon fils de 18 ans qui devait rentrer à l'université a séché les cours pour assister à l'investiture du président Obama à Washington. J'étais furieux mais il m'a répondu : « C'est un incroyable rassemblement, cela devait être comme ça à Woodstock ! »
Dans Taking Woodstock, interprétée par Jonathan Groff, il y a bien sûr la figure de Michael Lang. L'avez-vous rencontré ?
Oui, il a toujours les cheveux longs et bouclés mais ne se promène plus à cheval comme en 1969 ! Cette année-là, il avait 24 ans et était un businessman qui voulait construire un studio d'enregistrement à Woodstock. Il a persuadé Joel Rosenman et John Roberts d'organiser un concert géant qui financerait son projet. Comme le trio n'a pas eu le droit d'occuper Wallkill, la proposition de White Lake par Elliot Tiber a été retenue.
Vous avez pris le parti de ne pas montrer le concert. Pourquoi n'avoir pas inondé le film de plus de musique ?
C'est avant tout l'histoire d'une famille et de la manière dont elle a été transformée par l'arrivée de ces milliers de festivaliers. La musique ? Il y en a tout de même beaucoup ! On a dû batailler ferme pour obtenir les droits de certains morceaux.
Taking Woodstock Comédie d'Ang Lee a vec Demetri Martin, Emile Hirsch. Durée : 2 heures. (Sortie française fin août-début septembre et américaine le week-end du 40e anniversaire du Festival de Woodstock.)
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LE FIGARO. - You were born in Taiwan and you were 15 years old in 1969. Which are your memories of Woodstock with l' time?
Ang Lee. - I remember i SAW THE NEW on TV but the authoritarian regime and repressive did not make obviously the promotion of l' event. D' was spoken; an invasion hippie! In the streets of Taiwan, the police force embarked those which had the too long hair, beard or trousers for theirs to cross! But if j' had been a small American, j' would have made the wall to return to me to the festival, against l' opinion of my parents obviously. Qu' this is which pushed you to carry out a film around this moment worship? J' met Elliot Tiber in San Francisco then qu' it made the promotion of its autobiography and me that of Lust, Caution. It m' made a summary d' one minute of his memories and I said myself that if The Ice Storm (1997) were a kind of hangover of l' after-1969, Taking Woodstock would be the superb night which precedes. In addition, j' had realized six dramatic films in the tread, j' needed d' a good subject of comedy, without cynicism. For me, 1969 and Woodstock represent the last moments d' innocence in the world. This time of l' innocence, n' one does not need any particularly aujourd' today? In America, where I have lived for nineteen years, I feel around me an aspiration on a return to the “Peace and Love”. With l' hour of the crisis, we need changes and the large combat d' yesterday are always d' topicality. My 18 year old son who was to return to l' university dried the courses to attend l' nomination of president Obama in Washington. J' furious stays but it m' answered: “C' is an incredible gathering, that was to be like that in Woodstock! ” In Taking Woodstock, interpreted by Jonathan Groff, there is of course the figure of Michael lang. L' did you meet? Yes, it always has the hair long and buckled but does not walk any more to horse as in 1969! This year, it was 24 years old and was a businessman who wanted to build a studio d' recording with Woodstock. He persuaded Joel Rosenman and John Roberts d' to organize a giant concert which would finance its project. Like the trio n' did not have the right d' to occupy Wallkill, the proposal of White Lake by Elliot Tiber was adopted. You took the party not to show the concert. Why n' to have flooded film of more than music? C' above all l' is; history d' a family and in the way in which it was transformed by l' arrival of these thousands of festival. Music? There is much all the same of it! One had to battle firm to obtain the rights of certain pieces. Taking Woodstock Comedy d' Ang Lee has vec Demetri Martin, Emile Hirsch. Duration: 2 hours. (French end September August-beginning and American Exit the weekend of the 40e birthday of the Festival of Woodstock.)
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1 comment:
Hi nice reading your bloog
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